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Article: BY ANY MEANS #01 - Paco & Valerio : Surfeurs, Musiciens & Entrepreneurs

Paco and Valerio at their home in Portugal for "By Any Means" by Alaïa Alpine Alternative, October 2022

BY ANY MEANS #01 - Paco & Valerio : Surfeurs, Musiciens & Entrepreneurs

"BY ANY MEANS" Series
Une série d'Alaïa Alpine Alternative sur des gens qui ont la volonté de faire ce qu'ils aiment, peu importe les moyens. Que ce soit trop froid, trop dur ou trop exigeant, ils le font quand même. Et pourquoi ? Parce qu'ils le font avec passion.
Une série de courtes interviews & ; des portraits de personnes inspirantes qui font les choses différemment.

Paco et Valerio sont deux surfeurs passionnés, musiciens et entrepreneurs au début de la vingtaine, qui ont vite compris ce qu'est vraiment la vie et refusent de la vivre autrement.

Au cours de leurs études de licence en marketing à Lisbonne, ils ont créé une marque de vêtements appelée Nothend en sérigraphiant des vêtements dans leur sous-sol.

Le duo dynamique s'est formé naturellement lorsqu'ils se sont rencontrés il y a cinq ans lors d'une compétition de surf en Sardaigne. Mais c'est leur environnement culturel varié et leur façon similaire de penser qui a construit leur complicité.

Alaïa Alpine Alternative les a rencontrés dans leur maison à Charneca da Caparica, au Portugal, près de la plage de Fonte da Telha. Plongés dans leur maison vintage, nous leur avons posé quelques questions et échangé quelques idées.

Paco et Valerio, assis dans leur maison au Portugal pour l

"AAA : Valerio, comment décrirais-tu Paco ?

Valerio: C'est une question difficile... Je pense que la meilleure façon de décrire Paco est de se baser sur son parcours de vie. Paco a plusieurs nationalités et expériences de vie qui, à mon avis, sont très différentes. Il est né au Costa Rica, son père vient du nord de l'Italie et sa mère est française. Il porte en lui un mélange de personnalités.

Ce qui le distingue particulièrement, c'est la façon dont il traite les gens - c'est le plus important pour moi. Il réussit à rencontrer de nouvelles personnes et à rester en contact avec elles pour le reste de sa vie. Une fois que tu as fait la connaissance de Paco, tu ne pourras plus jamais t'en débarrasser. (ils rient tous les deux)

AAA : Quelle est la plus grande passion de Paco ? Est-ce le surf ou la musique ?

V: Je dirais que le surf est une très grande partie de lui. C'est définitivement le plus grand moteur de Paco. Et je pense que ce qui le caractérise le mieux, c'est sa façon d'aborder le surf. S'améliorer en surfant est toujours le plus grand défi - tu dois être patient : Être dans l'eau, attendre les vagues, toujours faire de ton mieux et s'amuser en même temps.

Et cela s'applique à tout ce qu'il fait. Chaque fois qu'il a quelque chose de nouveau à faire, que ce soit du travail, des études ou des idées, il utilise le même esprit qu'il utilise lorsqu'il surfe, et c'est très unique. Quand tu surfes, tu deviens indirectement très bon dans certaines choses, sans même y penser. Et si tu arrives à appliquer la même façon de penser dans d'autres domaines de la vie, tu peux finir par faire des choses très créatives.

Il aime s'inspirer du surf old school, c'est certainement une grande partie de son approche. Mais en même temps, il s'inspire aussi de nouvelles influences, il essaie de mélanger tout ça. Et je pense que cela a aussi un rapport avec la musique. La musique a toujours fait partie de la vie de Paco, surtout parce que sa mère a travaillé aux Etats-Unis comme manager de groupe et a aidé dans les coulisses. Sa mère est née dans les années 60 et a vécu pleinement les années 80, c'est donc le type de musique que Paco représente le mieux, mais en même temps, il est ouvert à tout type de musique.

(En arrière-plan, de la musique punk/rock joue sur son vieux tourne-disque)

P: Je pense qu'il est important d'expliquer la façon dont nous vivons ensemble : ce qui me manque, il me le donne, ce qui lui manque, je le lui donne. C'est comme une sorte de Yin et de Yang. Le moteur derrière tout cela est la curiosité. Mais là où nous nous différencions et où nous apprenons les uns des autres, c'est en essayant d'en faire toujours plus : Je commence quelque chose, j'arrive à un point satisfaisant et j'en suis satisfait. Il va vérifier et continuer, poursuivre la ligne un peu plus loin. Au début, il lançait vraiment beaucoup d'idées en l'air, et Valerio essayait, un peu comme un gardien de but, d'attraper les bonnes et de laisser partir les autres, bizarres et pas très pertinentes. C'est ainsi que je décrirais l'approche des choses de Valerio et son éthique de travail.

Paco/Valerio en train de surfer à Fonte da Telha, Portugal

AAA : Valerio, comment décrirais-tu le surf de Paco ?

V: C'est une bonne question. Son plus grand moteur est la force, mais quand il fait quelque chose, le style est très important pour lui. Il s'inspire principalement du surf old school (années 90). Paco est toujours intéressé par l‘esthétique, mais en même temps, il veut aussi apporter de la puissance. Et il peut le faire parce qu'il a la musculature pour cela. Tu peux le voir tracer une très belle ligne, être un peu léger sur la vague et ensuite simplement faire une grande et énorme rotation sur la section. Mais maintenant que nous nous occupons d‘avantage de différentes planches et shapes, il prend beaucoup de plaisir à faire du longboard et veut aussi s'améliorer dans ce domaine, ce qui est en quelque sorte le contraire.

P: C'est une façon de développer ton propre style, qui te correspond. Et aujourd'hui, alors que le surf est si répandu, c'est dommage que nous nous ressemblions tous, car le surf n'est pas seulement un sport, c'est aussi une façon de s'exprimer. Tu peux façonner une planche et t'exprimer à travers elle, comme le fait l'un de nos amis les plus chers : Diogo. Il vient des compétitions de surf et il a exploré le côté poétique du surf. Ça a marché, il travaille avec une marque de surf et maintenant il s'est construit une salle de shape. C'est de l'autopromotion. Je pense que si tu as quelque chose de spécial, et ce n'est même pas du talent, mais juste l'amour de quelque chose, tu devrais tout explorer. (...)

AAA : Et comment décrirais-tu (Paco) le surf de Valerio ?

P: C'est assez intéressant. Le truc c'est que nous mélangeons tout, et c'est intéressant, mais je dirais que Valerio a une façon vraiment flexible de surfer. Il combine le flow que nous recherchons tous en général, la compréhension de la vague et est en même temps complètement décalé Si tu le comparais à la musique, je penserais aux premiers qui faisaient du punk industriel avec des bruits bizarres. Mais ce que je vois de plus intéressant chez lui, c'est la façon dont son corps récupère des positions compliquées et son étonnante fluidité avec les vagues. De plus, il est bon dans le positionnement, il prend toujours la première vague. Quand il s'agit de barrels, il est presque toujours celui qui obtient le premier. Et il commence à faire des airs ! La dernière fois, le jour de son anniversaire, les conditions étaient mauvaises et il a réussi à faire des airs.

Je dirais qu'il a une façon saine et patiente d'aborder le sport. Il est capable de ralentir, "ok, c'est bon, ce sont les vagues que nous avons" ; il est décontracté quand il surfe, ce qui est super difficile. C'est un sport frustrant quand tu veux t'améliorer et quand les conditions sont difficiles, tu ne peux tout simplement pas le faire.

V: Je pense que c'est quelque chose que nous essayons d'atteindre tous ensemble. Le surf est un sport très exigeant, c'est horrible. Pendant quelques jours, tu surfes bien et ensuite, pendant une semaine, tu te sens complètement merdique (désolé pour le terme). C'est un flux et reflux constant, et nous devons faire avec. Quand je suis arrivé ici, Paco était très impatient, mais maintenant il a réussi à prendre du recul et à comprendre que dans tous les cas, il vaut mieux simplement sortir et chiller. Et parfois, tu peux aussi être en colère et cela pourrait certainement t'apporter quelque chose de nouveau, je ne sais pas, simplement surfer de manière plus agressive parce que tu es plus en colère et que tu as plus de force. Le mot que nous utilisons le plus souvent est "fuite", c'est une fuite. Quoi que tu fasses, tu es dans l'eau, tu ne dois penser à rien d'autre, et c'est l'occasion de relâcher tout le stress et d'être dans ta bulle, pour ainsi dire. Je pense que nous sommes tous très différents dans l'eau et hors de l'eau, mais c'est aussi la beauté de la chose : Tu dois lentement te trouver toi-même dans l'eau, et c'est amusant, c'est un processus amusant.

Valerio faisant du skate à Fonte da Telha, Portugal pour la série "By Any Means" d

(Valerio joue de la guitare)

AAA : Valerio, Paco joue-t-il de la musique aussi bien qu'il surfe ?

V: (il rit avant de répondre) Non, il surfe bien mieux qu'il ne fait de la musique. Cette année, il joue un peu plus de la basse, ce qui lui plaît beaucoup. Il a toujours essayé, mais cette année, il a commencé à apprendre des chansons, et je lui ai donné quelques conseils sur la façon de construire lentement un système pour apprendre à jouer. Et il le fait d'une manière très belle et naturelle, sans avoir besoin de prendre des cours. Il écoute simplement des chansons que nous aimons, essaie de les reproduire et fait attention aux petits détails, mais il surfe définitivement très bien. Je dirais qu'il est difficile pour lui d'atteindre le même niveau pour sa musique par rapport à son surf. Il faut autant de temps pour la musique que pour le surf, et il est définitivement un peu en retard pour la musique. C'est autre chose. Mais il y arrivera, j'en suis sûr.

Mais c'est Paco qui me pousse plus dans le surf. Je suis le genre de personne qui va dans l'eau et qui ne pense jamais aux améliorations. Mais quand je vois Paco et que je vois ce qu'il a fait ces dernières années et qu'il s'est tellement amélioré, cela me donne la volonté de le faire aussi. Paco est donc la motivation, Diogo a les bons mots parce qu'il est aussi bête que moi, donc c'est plus facile de me faire ressentir les mêmes choses. Parfois, Paco parvient à m'orienter dans la bonne direction et ça marche toujours. Si je suis les instructions, je suis sûr que ça marchera.

Valerio en train de surfer à Fonte da Telha, Portugal pour la série "By Any Means" de Alaïa Alpine Alternative

AAA : D'où vient l'idée Nothend ? Pourquoi ce nom ?

V: La toute première idée derrière la marque vient principalement d'un produit que j'avais en tête il y a 4 ans, et j'ai toujours eu l'idée de créer une marque de vêtements, mais je n'ai jamais eu d'idée, disons, concrète. J'essayais simplement de créer quelque chose. Et je me souviens que l'été précédant le début de mes études, j'ai commencé à concrétiser un peu le projet. Quand l'école a commencé, j'ai rencontré deux garçons allemands qui sont maintenant de très bons amis à nous - Moritz et Leonard - et ils voulaient aussi créer une petite entreprise et faire l'expérience de créer quelque chose à partir de zéro, en partant de zéro. Et je leur ai dit : "Hé les gars, si vous voulez, j'ai cette idée et peut-être que nous pouvons la transformer à partir de zéro et créer une marque de vêtements. Avec un brainstorming, nous avons lancé un processus créatif pour développer une identité, un nom et le type d'atmosphère que nous voulions transmettre. Mais je dirais que les choses ont beaucoup changé, car au début nous avons défini notre identité, mais ensuite nous l'avons découverte différemment. Le nom Nothend, qui signifie littéralement "pas la fin" si tu enlèves les doubles lettres, m'est venu à l'esprit lorsque j'étais en train de brainstormer et de développer le projet. Je me souviens que ces trois mots m'étaient venus à l'esprit ensemble, et que je les avais écrits sur un tableau blanc.

Je vivais déjà avec Paco, mais il n'était pas impliqué dans le projet. Il est arrivé un peu plus tard. Mais bien sûr, c'est ce qui devait arriver. Tout de Nothend vient de cette maison, de cette relation et de toutes les personnes que nous avons rencontrées au cours de notre vie.

La marque est définitivement inspirée par la nature, le street art et l'art urbain en même temps. C'est cool parce que ça nous représente très bien. Nous avons un côté surfeur et un côté skateur. En fait, la plupart de nos amis sont des skateurs.

En même temps, nous nous engageons à développer un modèle économique plus responsable, ou le plus naturel et organique possible. Ce n'est pas forcément une révolution durable, mais il y a des exigences minimales, comme l'utilisation de coton recyclé. Notre objectif est de produire avec du chanvre, qui est pour l'instant très difficile à obtenir.

Une nouvelle idée pour faire face à cette situation est d'acheter des vêtements d'occasion et de les sérigraphier chez soi. C'est la manière la plus naturelle. Il te suffit de partir à Lisbonne, de collecter quelques vêtements usagés, de les imprimer chez toi et de les vendre. La marque du vêtement n'est même pas la chose principale.

Paco et Valerio dans leur maison à Fonte da Telha, Portugal pour la série "By Any Means" de Alaïa Alpine Alternative

P: Rassembler tous nos amis était inconscient et d'une certaine manière, nous avons réussi à avoir un bon groupe de personnes solides à partir de toutes les différentes choses que nous avons faites. Surf, amis de l'école, amis de l'université. Et chacun d'entre eux a quelque chose de spécifique. Ils ont une passion et une motivation, et rassembler tout cela était inconscient, avant même la marque. Nous sommes restés unis d'une manière unique, et c'est peut-être la chose la plus importante pour notre groupe, pour continuer à grandir et à s'inspirer mutuellement. Avoir toute la journée pour soi, s'exprimer, créer quelque chose, se satisfaire de la création et de la créativité. Et c'est la chose la plus importante dont nous nous sommes toujours pré-occupés.

V: La marque de vêtements est plutôt un vecteur pour atteindre plus de gens et impliquer plus de personnes dans cette communauté. Nous ne sommes définitivement pas la marque classique qui a une page Instagram méticuleuse. Si tu regardes notre matériel, il est plutôt aléatoire. C'est juste ce que nous faisons naturellement, rien de planifié. Nous sommes plutôt sur la route, à vivre le style de vie que nous voulons promouvoir, plutôt que de faire semblant.

Valerio en train de surfer à Fonte da Telha, Portugal pour la série "By Any Means" d

Si tu as une motivation, si tu as une passion, alors continue simplement, jusqu'au dernier jour de ta vie. Et c'est là que tu obtiens une très belle connexion avec les choses et les gens. C'est notre but dans la vie, c'est sûr. Se connecter à tout ce qui t'attire profondément dans les choses, avoir la possibilité de voyager et de créer quelque chose - c'est la beauté de la vie. C'est le genre d'état d'esprit que nous essayons de transmettre."

Paco et Valerio dans leur maison à Fonte da Telha, Portugal pour "By Any Means" de Alaïa Alpine Alternative

Malgré leurs origines différentes, Paco et Valerio ont montré une détermination inspirante de poursuivre leurs passions par tous les moyens.

Ils ont trouvé le moyen "d'attirer leur tribu" et sont maintenant entourés d'une communauté qui croient en leurs projets.

La complicité et la connexion entre eux faisaient chaud au cœur et, comme ils l'ont dit, ils se complètent et se développent mutuellement dans tous les domaines, que ce soit en surf, en musique ou en affaires.

Inspirés par tout ce qui est naturel, ils continuent à se battre pour la créativité. Celle qui se concentre sur ce qui existe déjà, plutôt que sur une production qui évolue rapidement.

Et tout ça en attrapant quelques vagues et en skatant dans les rues, peu importe où et quand.

Reste à l'écoute pour le prochain profil présenté dans la série "By Any Means" !

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